Hitchcock, Kubrick… Ou vous-même ?!

Le médium vidéo s’impose de plus en plus comme un incontournable de la communication et devient omniprésent dans l’espace numérique : Youtube, Twitch, Snapchat… Le monopole de la télévision, et son modèle de diffusion linéaire est bel et bien tombé ! Il est normal que la communication d’entreprise suive ce mouvement et que la vidéo se démocratise pour toucher une audience plus large. Mais une vidéo, c’est un processus fastidieux, c’est compliqué à réaliser… Vraiment ?

Il n’est plus nécessaire de détenir un matériel de professionnel pour obtenir un rendu professionnel ( Wikimedia/cc)

Si les grandes entreprises ont des services communication et des partenaires outillés pour réaliser des rendus professionnels, ça n’est souvent pas le cas pour les PME et les start-ups innovantes centrées sur le développement de leur produit ou de leur service, et qui communiquent avec leur clients potentiels de manière plus traditionnelle.

La vidéo et les dispositifs de financement

De plus en plus de dispositifs de financement de l’innovation à destination des PME intègrent la nécessité de fournir une courte vidéo lors du dépôt du dossier. Citons en France, le concours INOV et en Europe, la « star » des dispositifs, l’EIC Accelerator.

Il ne fait pas de doute que cette disposition est amenée à se diffuser, tant elle permet aux évaluateurs de se construire rapidement un avis sur le projet… et sur les personnes qui le portent !

Cela va sans le dire, mais ce peut être à double tranchant, notre œil est très critique face aux vidéos, tant nos usages nous ont habitués à ce que ce médium soit passé par un processus de production professionnel : Le danger est évidemment qu’un excellent projet soit discrédité du fait de la qualité de sa vidéo.

Face à cette nouvelle demande, nous faisons le tour des attendus, et détaillons le processus d’auto-production d’une courte vidéo du type de celle attendue pour l’EIC Accelerator. Tout d’abord, qu’attendent les évaluateurs de la vidéo ? Reprenons ici les consignes officielles données pour l’EIC Accelerator :

« Une vidéo durant jusqu’à 3 minutes, où les personnes clés de votre équipe (jusqu’à 3 personnes) exposent votre motivation pour concourir. »

Au-delà de ces – maigres – consignes, le discours officieux est : « keep it simple ! ». L’EIC souhaite avant tout pouvoir se rassurer sur le profil des dirigeants, leur motivation et leur expérience. Le mantra « Feel good factor » est souvent avancé pour expliciter les attendus des évaluateurs.

Alors, comment réaliser une vidéo courte et percutante, en employant des moyens limités, tout en garantissant un rendu quasi-professionnel, et taper dans l’œil des évaluateurs ? Nous allons d’abord détailler le processus préparatoire, assorti des conseils issus de notre propre retour d’expérience.

Etablir le « Story board » de la vidéo

Vous n’êtes pas obligé de dessiner les plans de la vidéo ! (Flickr/visualpun.ch/CC)

On établira ici le découpage détaillé de la vidéo en fonction du type de vidéo choisie. Pour ce genre d’exercice, on conseillera le type de vidéo le plus simple : Un adressage face à la caméra, sur un fond neutre, pour énoncer des messages clés, sur un mode direct. On pourra agrémenter le discours de plans de coupe (explicitant le fonctionnement du produit ou du service ou exposant les employés au travail) pour dynamiser la vidéo.

D’autres types de vidéo existent (reportage avec voix off, vidéo explicative, motion design, capsules type « réseaux sociaux) mais nous ne les conseillons pas : Elles peuvent être onéreuses à produire, mais surtout elles ne mettent pas l’accent sur les femmes et les hommes au cœur du projet d’entreprise.

Le plan typique d’une vidéo de 3’ s’articule ainsi autour des grands axes du message que vous souhaitez transmettre, en variant les locuteurs pour amener du rythme pour un seul objectif : Donner envie d’y croire, et transmettre l’enthousiasme.

Ecrire le script de la vidéo

Un processus parfois chronophage (Flickr/Kim Novacki/CC)

Ici la difficulté réside dans l’équilibre subtil à trouver pour :

  1. Délivrer tous les messages
  2. Ecrire avec un style adapté au discours oral
  3. Bien délimiter, et équilibrer la longueur des messages : Faites attention à bien timer vos interventions pour rester dans le délai imparti par l’exercice!

Préparer le tournage

Vous allez bloquer l’agenda de plusieurs personnes pour une après-midi, il est nécessaire de bien préparer les choses en amont, et d’éviter d’avoir à refaire une prise plus tard à cause d’un détail technique. Quelques points de détails doivent être validés en amont :

  • Est-ce que les lieux de tournage sont satisfaisants ? Locaux propres, très bien éclairés, silencieux (si possible sans trop d’écho !) et sans passages. Un mur blanc uni peut suffire, mais un lieu « plus cosy » comme les canapés de la salle détente peuvent également amener « de l’âme ». A vous de choisir !
  • Faites attention à ce qu’aucun détail confidentiel ne soit visible !
  • Préparer le matériel en avance ! Batteries chargées, cartes mémoires vide, rallonges disponibles…

Tourner la vidéo

Un smartphone récent suffira dans la majorité des cas! (Flickr/Ravi Kotecha/CC)

Nous entrons ici dans le vif du sujet : la technique. Doit-on posséder une caméra dernier cri pour obtenir un rendu professionnel ? La réponse est NON ! Un smartphone récent suffit amplement à fournir une qualité de vidéo compatible avec un rendu pro… A condition de filmer avec beaucoup de lumière ! A vous de prendre vos précautions.

En revanche, certains points doivent être traités avec soin, sous peine de ruiner les efforts consentis par ailleurs :

1- Fixez la caméra / smartphone sur un pied dédié pour avoir une image fixe. « A main levée », même avec la meilleure volonté du monde, vous bougerez et cela perturbera l’attention du spectateur.
2- Soignez le son. Lors d’une vidéo, notre attention est en réalité avant tout captée par le son : Sa qualité vous démarquera du reste des vidéos autoproduites !
3- Prenez des notes ! Entre les multiples prises, les essais techniques, vous risquez d’avoir plus d’une heure de vidéo enregistrée. Si vous notez le nom des prises les plus prometteuses, cela sera du temps gagné lors du montage.
4- Respectez le timing. Ne pensez pas pouvoir gagner quelques secondes en coupant au montage les hésitations, les blancs ! C’est l’assurance de passer des heures devant le logiciel de montage, pour un résultat souvent peu convaincant. Si une prise n’est pas bonne, ou pas dans le timing, il faudra simplement la refaire…

Une fois les bonnes prises enregistrées, vient le temps du montage de la vidéo. Nous pourrions passer des heures à disserter sur le sujet, et faire une étude comparative des différents logiciels de montage, mais sachez qu’avec des solutions gratuites, il est tout à fait possible de réaliser un montage simple des différentes prises. Mais oubliez les effets compliqués, sous peine d’y passer des heures pour un résultats pas toujours à la hauteur !

Votre vidéo est prête !

Comme vous l’avez vu, rien n’est insurmontable, si tant est que vous ayez une certaine appétence pour la technique audio-vidéo. Sinon, il est bien entendu possible de faire appel à des sociétés de production audiovisuelle qui peuvent simplement faire la captation vidéo pour vous, ou vous accompagne de A à Z pour une prestation clé en main. Mais gardez à l’esprit que le discours énoncé, et votre « interprétation », l’enthousiasme transmis à l’écran prévaudront toujours sur la technique.

Vous avez ici un aperçu de notre retour d’expérience concernant la production de courtes vidéos pour la communication d’entreprise et pour les dispositifs de financement. Pour obtenir une retour plus complet, assortis de conseils détaillés pour les prises de vue, contactez nous par mail, contact@benkei.fr.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.