Cette question, qui a nécessairement été discutée un jour au cours d’un déjeuner de hauts fonctionnaires, d’un séminaire de consultants en politiques publiques, ou d’un colloque d’universitaires, voire lors d’un apéritif dînatoire réunissant tout ou partie de ces différents acteurs, n’a pas encore de réponse officielle.
Le Sénateur Philippe Adnot, qui bénéficie – je crois à juste titre – d’une large reconnaissance sur les sujets de la Recherche et de l’Innovation, apporte un début de réponse dans un rapport (provisoire mais déjà publié).
Je vous laisse lire toute ou partie des 110 pages – et des 20 recommandations – que contient ce rapport. Sans surprise, il confirme ce que les acteurs cités plus haut ressentaient probablement : les SATT sont incontestablement utiles, mais les marges de progrès sont réelles, et la question de la lisibilité de leurs actions reste au cœur des améliorations possibles.
De fait, M. Adnot constate que la « preuve de concept » n’est pas encore faite, et ce en dépit des presque 900 M€ engagés dans leur création. Il va jusqu’à faire de ce constat le titre de son rapport.
En regrettant que des expérimentations n’aient pas précédé la généralisation, il esquisse un regret lourd de signification. Plus préoccupant quant au fonctionnement Français, le rapport acte que, en dépit de l’objectif clair fixé à chacune des SATT, « il est largement admis que les SATT ne parviendront pas à atteindre l’équilibre financier à 10 ans ». Le Sénateur Adnot semble suggérer que cet objectif n’était qu’un jeu de dupes. Avec ses mots, cela donne « Cet objectif est d’ailleurs apparu comme assez peu réaliste […] », ce qui a le mérite d’être franc, mais peut contribuer à fragiliser les futurs objectifs que voudrait fixer l’Etat.
Par une présentation constructive et « orientée solutions », ce rapport peut toutefois servir de véritable base de travail pour une démarche de progrès, d’une part, et de confirmation des avancées, d’autres part. Espérons qu’il soit utilisé comme tel par les acteurs et les décideurs qui auront à traiter la question.