Quand l’innovation déçoit.

Accenture_studyLowRiskC’est un article d’Aurélie Barbaux (Les grandes entreprises déçues par leurs efforts d’innovation), citant une étude d’Accenture, qui m’incite a écrire cette note de blog. Cette étude d’Accenture établit un double constat, tout à la fois encourageant et négatif.

Pour la partie encourageante, l’étude, menée en France, Royaume-Uni et Etats-Unis, confirme que l’innovation est une pratique perçue comme essentielle par les dirigeants. 93% considèrent que la capacité d’innover est indispensable pour le succès à long terme de l’entreprise. 70% identifient d’ailleurs l’innovation comme étant dans le « top 5 » de leurs priorités.

Jusqu’ici, rien de bien surprenant : non seulement le constat sur l’innovation créatrice de valeur est largement partagé, mais l’innovation est également à la mode, et bénéficie de ce fait d’une sorte « d’injonction d’innover » – dans le monde de l’entreprise en tout cas. Le deuxième constat est pour le coup plus inquiétant : ces mêmes dirigeants deviennent à la fois très critiques sur l’avantage compétitif apporté par l’innovation à leur entreprise (18% seulement pensent que l’innovation apporte un réel avantage compétitif à leur entreprise), et, dans le même temps, plutôt critique sur leur organisation : seulement 34% pensent par exemple que leur entreprise bénéficie d’une stratégie d’innovation bien définie.

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Accenture en tire 2 conclusions majeures, qui semblent sensées (et conformes à leur intérêt, il faut bien le dire !) : les entreprises ne doivent pas négliger les innovations « risquées », et le processus d’innovation de l’entreprise doit être bien « formalisé » (« putting formal systems in place« ).

Les praticiens de l’innovation doivent, en creux, tirer au moins 2 leçons supplémentaires de ces constats : d’une part, l’innovation peut causer des déceptions proportionnelles à l’attrait qu’elle exerce. D’autre part, il convient dans les interventions auprès de l’entreprise de définir avec autant de précision que possible les attentes et le périmètre d’intervention : n’agir que sur le levier de l’innovation incrémentale représente une facilité évidente, mais risque de conduire au final à des résultats faibles, et un retour sur investissement négatif.

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