Parfois, lorsque les praticiens de l’arrière cuisine de la Recherche que nous sommes, se posent des questions sur le sens de leur métier, un remède assez simple à leur procurer est une heure d’écoute de « Sur les épaules de Darwin », la très belle émission de Jean Claude Ameisen sur France Inter (tous les samedis à 11h, personnellement j’écoute plusieurs fois chaque émission en podcasting).
Érudit, didactique, passionnant et charmeur, souvent plus musical que les chansons qui entrecoupent son monologue, il remet la recherche et la science à leur place ancestrale : celle de la philosophie (c’est donc également un bon remède pour les docteurs ès sciences qui ont oublié pourquoi on les appelait des Ph.D.). En effet, quoi de plus proche de l’amour de la sagesse et du savoir que les histoires scientifiques que ce conteur hors pair, ayant travaillé une grande partie de sa carrière sur la mort cellulaire, propose chaque semaine ? Il est d’ailleurs membre du comité scientifique du Collège International de Philosophie.
Cerise sur le gâteau pour moi, il est également à la pointe des réflexions sur l’éthique, ce qui lui vaut d’être aujourd’hui président du Comité consultatif national d’éthique. C’est d’ailleurs sur ce thème que je l’ai entendu pour la première fois, il y a quelques années déjà (il était président du comité d’éthique de l’INSERM). Un homme sûr, donc ! Et qui en plus a la qualité de publier (aussi) des livres, dont l’un, Quand l’art rencontre la science, que j’ai eu la chance de feuilleter mais qui n’est malheureusement plus édité.
Le seul véritable risque à écouter Jean Claude Ameisen, c’est de s’adonner à la sérendipité de canapé ; il cherche, et c’est nous qui trouvons.