Manifeste pour une fédération des services à l’innovation

Serment_du_Jeu_de_Paume_David_détailL’économie de l’innovation est, en elle-même, une innovation majeure. Véritable changement dans les pratiques industrielles et commerciales, elle jouera également un rôle primordial dans les évolutions sociétales futures.

Sur les questions de la croissance, de l’éducation, de la participation citoyenne, de l’environnement, du vieillissement et bien sûr de la santé, les pratiques innovantes, technologiques ou non, vont se multiplier.

J’y reviendrai dans une autre note, mais je ne pense pas que cette évolution vers plus d’innovation soit bonne ou mauvaise en soi. Par contre, ce qui est certain c’est qu’elle peut être plus ou moins fertile et créatrice d’emplois qualifiés.

OLYMPUS DIGITAL CAMERADans cette dynamique, les services à l’innovation représentent déjà un écosystème de grande valeur. Incubateurs, structures de valorisation, associations ou clusters, laboratoires de recherche, mais aussi évidemment consultants, CPI, économistes, agences de communication, etc. Ces différents acteurs, qui vont des grandes structures publiques aux travailleurs indépendants en passant par des groupes privés ou des associations largement subventionnées, appartiennent tous à une même famille, qui bénéficie de – et contribue à – ce développement des pratiques innovantes.

Pour autant, les échanges entre ces différents acteurs, et la coordination de leurs actions n’est pas toujours suffisante. Elle peut même parfois être inexistante et conduire à une perte de valeur, voire à une destruction d’emplois : c’est le cas lorsque plusieurs acteurs publics mènent des actions concurrentes sans concertation, lorsque des acteurs privés deviennent ultra-dépendants des financements publics, ou encore lorsque des besoins de services ne sont pas satisfaits, et les emplois potentiels non créés.

Que l’on soit partisan de plus ou moins de dirigisme de l’état, on admettra que la communication entre ces différents acteurs ne peut que profiter à l’écosystème, notamment si on regarde une des clés de la problématique : les ressources humaines et les évolutions de carrière. On peut en effet aujourd’hui créer de vrais emplois, et faire de véritables carrières, dans les services à l’innovation.

Pour toutes ces raisons, je pense qu’il est temps de créer une véritable fédération des services à l’innovation (ou un conseil représentatif), sur le principe par exemple d’une association ouverte, qui accueillerait les représentants d’associations (Réseau CURIE, RETIS, Association des Conseils en Innovation, CPI, etc.) voire les représentants des structures gouvernementales dont l’objet principal est d’encourager l’innovation (OSEO/BPI par exemple). Cette fédération n’aurait pas pour objet de réglementer ou de contrôler, ce qui serait létal pour elle, mais au contraire d’encourager le développement de nouveaux services, de faciliter le transfert vers le privé des activités publiques mûres, d’encourager la mobilité professionnelle entre les différents types d’acteurs, d’initier des partenariats, et aussi de représenter les métiers du service à l’innovation dans les différentes réflexions au plus haut niveau de l’état.

Les services à l’innovation ne sont plus un outil, mais bien une économie à part entière. Il est temps de consacrer cela et de se doter d’une représentation efficace.

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