L’invité d’innoblog.fr : 3 questions à… Patrick Haouat

Patrick HPatrick Haouat est notre invité cette semaine sur innoblog.fr. Patrick Haouat (voir son portrait sur le site des échos) dirige depuis plus de 10 ans la société Erdyn, cabinet spécialisé dans le conseil en innovation.

Il est également le président de l’Association des Conseils en Innovation (fruit de la fusion entre UNATRANTEC et ASCOFI) depuis juin 2012. C’est à ce titre que nous lui avons posé 3 questions sur l’innovation et le conseil en innovation.

Que représente l’Association des Conseils en Innovation aujourd’hui ?

L’Association des Conseils en Innovation est la seule association professionnelle représentative au plan national des entreprises de conseil en innovation. Elle regroupe à ce jour une cinquantaine de sociétés de conseil, soit un effectif cumulé de plus de 1000 consultants. Nous estimons à 6000 le nombre cumulé de nos clients : entreprises de toutes tailles, opérateurs de la recherche académique, pouvoirs publics, structures d’interface et de transfert.

aci-innovation_logoNos membres répondent à trois besoins clés des parties prenantes de l’innovation : études pour l’aide à la décision, management et bonnes pratiques, financement. Des savoir-faire très pointus et différenciant ont par conséquent été développés par les sociétés membres de l’association depuis parfois plusieurs décennies ; on ne s’improvise pas conseil en innovation.

Pour mettre en commun ces savoir-faire, et développer l’excellence de ses membres, la vie interne de l’association s’est articulée autour de 6 « commissions métiers » ; une septième commission, centrée sur la propriété intellectuelle, est en cours de constitution. Une commission réfléchit par ailleurs de façon transversale aux métiers du conseil, et une charte de déontologie cimente nos valeurs et une approche commune de nos métiers.

Le rapport Beylat-Tambourin préconise de « faire de l’innovation un vrai sujet politique, en organisant un vaste débat public ». L’ACI partage-t-elle cet avis, et comment les consultants peuvent-ils contribuer à ce débat le cas échéant ?

Il est vrai que de nombreux responsables politiques de tous bords parlent d’innovation. Mais, au sein d’ACI, nous avons parfois l’impression qu’ils utilisent ce mot qui sonne bien sans vraiment savoir ce qu’il représente. Je suppose que lorsque MM. Beylat et Tambourin appellent de leurs vœux une « véritable acculturation », ils expriment la même idée que moi, en termes plus diplomatiques…

Les consultants ont une vision transversale et englobante de l’innovation, complémentaire des points de vue que peuvent apporter les académiques, les pouvoirs publics, ou encore les entreprises innovantes, plus focalisées sur leur marché ou secteur d’activité.

Nous sommes également de véritables brokers de connaissances, interfaces entre ces acteurs des écosystèmes d’innovation ; plusieurs de nos membres sont également implantés à l’international. Nous avons donc une véritable légitimité à intervenir dans le débat public, avec une vision tant de praticiens que de stratèges en matière d’innovation.

Malheureusement, et malgré nos demandes insistantes, nous n’avons été que marginalement voire pas du tout impliqués dans des réflexions récentes, comme les assises de l’enseignement supérieur et de la recherche, les assises de l’entreprenariat ou la mission Beylat-Tambourin. Nous ne sommes pas non plus dans la commission Innovation 2030 présidée par Anne Lauvergeon, mais espérons encore être auditionnés par cette commission.

Pour terminer, quels sont les principaux enjeux et projets de l’association que vous présidez dans les années qui viennent ?

Nous avons une feuille de route très dense pour les années qui viennent :

  • Tout d’abord, le rassemblement de la profession : contacts individualisés et recrutement de nouveaux membres actifs dans nos métiers. Nous sommes très satisfaits des intentions d’adhésion exprimées, même si certains de nos confrères préfèrent rester à l’écart. Ils doivent trouver notre charte de déontologie trop engageante, par rapport à leurs pratiques professionnelles.
  • Ensuite, la communication et la représentation de l’association, pour renforcer notre notoriété auprès des décideurs, associations professionnelle et acteurs institutionnels. Ce travail de représentation prend plusieurs formes : relations presse, rencontres , action de lobbying, organisation de moments collectifs…
  • La vie de nos commissions métiers et la rédaction de documents collectifs qui illustrent l’excellence de nos réalisations et notre apport de valeur ajoutée dans les problématiques d’innovation.
  • Deux chantiers plus récents vont donner un rôle clé à notre association :
    • Pour aller plus loin que notre charte de déontologie, nous avons engagé une réflexion sur un possible agrément (ou label) des cabinets de conseil en innovation, afin de donner à nos clients une lecture très explicite de la profession ; il est trop tôt pour en dire plus dans l’immédiat, un groupe de travail a été constitué ;
    • Une partie des politiques de soutien à l’innovation se construit à l’échelon européen. Il est donc naturel d’envisager la structuration de la profession au niveau de l’Europe. ACI, avec son antériorité, et la reconnaissance dont nous jouissons en France, pourrait jouer un rôle clé dans cette structuration.

Enfin, dans une période de turbulences de notre économie, et alors que les périmètres d’intervention de l’état et des collectivités sont débattus partout en Europe, notre association œuvre sans relâche pour positionner les sociétés de conseil en innovation en partenaires des pouvoirs publics. En particulier, certaines missions d’accompagnement de l’innovation pourraient utilement être déléguées à des opérateurs privés, comme les sociétés de conseil.

 

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