Journée nationale : les PME dans HORIZON 2020 (2 avril à Paris)

Le M.E.S.R. et le consortium du P.C.N. P.M.E. (coordonné par Christian Dubarry, de Bpifrance), organisent le 2 avril une journée nationale d’information sur le thème des PME dans H2020.

Cette journée se veut assez ambitieuse et complète, puisqu’elle a pour objectif d’informer aussi bien sur l’instrument PME que sur la participation des PME aux programmes collaboratifs « classiques », en passant par Eurostars, les JTI, ou encore les actions Marie Skłodowska-Curie (qui seront présentées par Jean-Jacques Bernardini, interviewé l’année dernière sur Innoblog).

A noter également l’intervention de l’Association des Conseils en Innovation (A.C.I.) représentée par Nicolas Bonnet. Vous pouvez retrouver l’ensemble des détails, et vous inscrire le cas échéant, ici.

La DGFiP publie une « notice pédagogique » pour simplifier le CIR

ConstructionLa mise en oeuvre du Crédit d’Impôt Recherche est rarement un exercice facile pour une entreprise qui l’utilise, que ce soit dans l’identification des projets éligibles, le calcul du crédit d’impôt, ou la justification des dépenses, en cas de contrôle notamment.

Même aidé ou accompagné, le dirigeant aimerait souvent pouvoir mieux comprendre ses droits, et les éventuels risques fiscaux liés à sa déclaration. C’est dans cette optique de simplification et de sécurisation que le ministère de l’économie et des finances a annoncé jeudi dernier (27 février), la publication d’une notice pédagogique sur la déclaration du CIR. Continuer la lecture

Innovez vite, innovez lentement (mais innovez !)

Thierry_RolandLes amateurs de football à la télévision le savent, surtout s’ils ont connu les commentaires de Roland et Larqué : Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ! Outre le fait que ce soit un des commentaires les plus pertinents du duo en trente ans de carrière (ce n’est pas le débat ici), c’est également une des questions récurrentes des entreprises qui veulent innover, ou de ceux qui les aident à le faire : quel est le bon « timing » ? Le réflexe habituel est plutôt d’essayer d’aller « le plus vite possible » lorsqu’il s’agit d’innovation, avec l’aide bienveillante du célèbre « asap », qui pullule encore en entreprise. Continuer la lecture

Faciliter le « crowdequity », une excellente nouvelle !

D’après les échos, l’annonce officielle devrait survenir dès demain : le financement participatif en échange de parts sociales devrait être largement facilité en France, en tous cas jusqu’à un certain montant (en « tournée » dans la Silicon Valley, François Hollande a évoqué le chiffre d’1 M€ de capitalisation, pour des investissements de 1000 € par personne). Continuer la lecture

Oui, l’Etat doit continuer à soutenir l’innovation.

cordesLorsque j’ai la chance d’animer une formation sur les aides publiques à l’innovation, c’est une des questions que je pose souvent très tôt : « pourquoi, dans une économie sociale de marché (clin d’œil au traité constitutionnel européen), les états interviennent-ils pour soutenir la recherche et l’innovation privée ? ».

C’est une question qui donne d’ailleurs souvent lieu à des débats intéressants. Ma réponse est relativement simple : c’est parce que ce sont des activités (R&D) et des processus (innovation) qui ne se mettent pas en place du simple fait de la « loi du marché ». Cette idée, parfois contestée du fait notamment de certaines lourdeurs de l’appareil d’état (et donc de questions sur l’efficacité de l’argent public ainsi consommé), elle est défendue avec force dans une tribune très didactique d’André Grjebine (directeur de recherche à Sciences Po), parue dans le monde récemment (et en accès libre, profitez-en !) : L’Etat conserve un rôle majeur dans l’innovation.

Je ne vais pas paraphraser son article, que je vous invite donc à lire, mais je me range évidemment à ses côtés lorsqu’il prétend que plus les entreprises raisonnent à court terme, plus la légitimité de l’Etat sur ces sujets est forte. Il termine sa tribune par une question centrale, qui sort du champ technique et renvoie aux choix politiques : Reste à savoir comment éviter que les risques soient socialisés et les profits privatisés ? Sur ce soutien des politiques à la recherche et l’innovation, je rajouterais pour ma part 2 questions. La première : comment les décideurs politiques, et par là-même les citoyens, peuvent-ils décider quels thèmes et quelle formes d’innovation doivent être encouragés ? Je crois en effet que nous nous rendons compte aujourd’hui que si l’innovation est vertueuse en tant que pratique, toutes les innovations ne sont pas positives.

cheerleadersLa seconde, plus d’actualité, m’est inspiré par la politique volontariste, positive, mais parfois brouillonne de la France en matière d’innovation : comment les différents acteurs publics peuvent-ils mobiliser tous les efforts consacrés à l’innovation et à la recherche, sans qu’une partie significative ne soit investie dans un simple support formel ? Une sorte de « cheerleading » institutionnel dont une part essentielle consisterait à scander « IN-NO-VEZ » ou « EN-TRE-PRE-NEZ », et à se contenter d’applaudir quand une initiative individuelle aboutit.

 

L’entrepreneuriat accessible à tous ! – le MOOC Effectuation

Cette semaine a débuté le MOOC « Effectuation », proposé par l’EM Lyon et animé par Philippe Silberzahn. Le blog de ce dernier est d’ailleurs une référence sur l’innovation (vous pouvez, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, le retrouver ici).

Fervent utilisateur du système des MOOCs (et intéressé plus que jamais par les questions sur l’entrepreunariat !) je me suis donc inscrit à ce cours. J’ai notamment relevé, dans cette première semaine dédiée à la démythification de l’entrepreneuriat, l’affirmation plusieurs fois répétée que « Tout individu peut être entrepreneur« , qui a donné son titre au présent billet.

Plus généralement, les premières vidéos et les échanges que j’ai pu lire m’ont vraiment plu : concepts simples mais pas simplistes, légèrement iconoclaste, et pas d’esbroufe comme on peut le craindre parfois sur ce type de sujets. Bref, je conseille vivement à tous ceux intéressés par l’entrepreneuriat ET l’intrapreneuriat  de sauter dans le train (les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 14 novembre), d’autant plus que l’effort demandé reste raisonnable : les concepteurs prévoient 2 h par semaine de temps à consacrer, et ce sur 5 semaines. On verra ce que réservent les semaines à venir, mais je ne vois pas comment le retour sur investissement pourrait être négatif !

Dernier point, ce MOOC est hebergé sur la plateforme UNOW, du nom de la start-up du même nom spécialisée dans les MOOC et qui est déjà intervenue sur l’excellent MOOC « ABC de la gestion de projeté, animé par Rémi Bachelet pour le compte de Centrale Lille. Je manque de recul sur la plateforme, qui s’apparente sur la forme Canvas, mais j’ai déjà noté le système de prise de note collaborative via Google Docs parmi les points positifs de l’expérience utilisateur.

 

Le rapport « Lauvergeon », et maintenant ?

C’est un rapport qui était attendu par le monde de l’Innovation, autant par curiosité – à quoi un tel rapport peut-il ressembler ? – que par intérêt. Voire, avec un peu de crainte pour les secteurs qui craignaient d’être oubliés. Et ce d’autant plus que le rapport dit « Beylat-Tambourin », sorti avant l’été, était plutôt de bonne facture.

Rapport LauvergeonAutant le dire, ce rapport, issu de la Commission « Innovation 2030 » et téléchargeable ci-contre, laisse un sentiment mitigé. Il s’avère relativement simple dans son approche, et radical dans ses choix : 7 « ambitions » sont retenues, dont on ne sait pas trop s’il s’agit d’une liste exhaustive des priorités, ou d’un compléments aux plans industriels déjà existants.

Ces 7 ambitions (on notera que les énergies renouvelables ne sont pas présentes) sont les suivantes :

  1. Stockage de l’énergie
  2. Recyclage des matières
  3. Valorisation des richesses marines
  4. Protéines végétales et chimie du végétal
  5. Médecine individualisée
  6. Silver économie
  7. Valorisation des données massives (Big Data)

Au delà de cette sélection drastique, qui semble devoir se concrétiser par des concours d’innovation aux dotations importantes, le rapport veut introduire une notion de « principe d’innovation » dont le but serait d’équilibrer le « principe de précaution ». Concrètement, je ne vois pas très bien ce que ça signifie, donc je vous laisse la définition in extenso qu’en fait la Commission : Reconnaître que l’innovation est essentielle au succès économique, accorder un accueil favorable à la nouveauté, simplifier les procédures, encourager l’expérimentation, alléger les normes, consacrer une part significative des commandes publiques à des propositions innovantes, faire preuve de constance dans les politiques publiques, valoriser la prise de risque et son corollaire, l’échec, dans le système éducatif, etc., sont autant de mesures que la Commission recommande d’inscrire dans un principe d’innovation, qui équilibre le principe de précaution. Ce principe, promu au plus haut niveau de l’État, peut constituer un fil directeur commun à une politique d’avenir ambitieuse, résolument engagée dans l’avenir, et montrer aux entrepreneurs que l’État soutient leurs initiatives.

Chacun se fera sa propre opinion, mais ce rapport pourrait malheureusement, confirmer son propre diagnostic : il existe en France des pesanteurs et des fonctionnements peu propice à l’innovation. Une Commission comme celle-ci est-elle un avatar de cet état de fait, ou le premier pas pour sortir d’une spirale plutôt négative ? Rendez-vous en 2030 pour en parler !

Sélection des premiers « LabCom » par l’ANR

Nous en avions parlé ici il y a 3 mois. Les premiers Laboratoires Communs proposés dans le programme éponyme ont été sélectionnés, et annoncés aujourd’hui par l’ANR. Il y en a sept pour le moment (la liste est disponible ici, mais seule l’identité du coordinateur est rendue publique).

Une première liste certes un peu courte, mais sortie dans un délai plus que raisonnable ! Une initiative plus que jamais à suivre à notre avis.

Livre blanc : les études stratégiques de l’innovation

LivreBlanc-MIDans un précédent article, nous avions posé la question « existe-t’il un marketing de l’innovation ? » (http://innoblog.fr/?p=227).

L’Association des conseils en innovation (http://www.asso-conseils-innovation.org) apporte sa contribution au débat, en publiant ces jours-ci un court mais intéressant « Livre blanc sur les études stratégiques de l’innovation ». (Cliquez ici ou sur l’image ci-contre pour télécharger ce rapport).

L’association décrit – et illustre par des témoignages – les besoins en études marketing lors des 4 étapes principales du processus d’innovation :  détection, exploration, validation et développement. Parmi les recommandations formulées, la prise en compte des dépenses liées à la réalisation d’études stratégiques et marketing dans le calcul de l’assiette du Crédit Impôt Innovation (mesure réservée, rappelons-le, aux PME). Cela aurait pour intérêt de limiter la charge financière pour les entreprises qui étayent leurs processus d’innovation par des études stratégiques sérieuses, mais aussi de reconnaître l’importance de ce type d’études dans le succès des démarches innovantes de ces entreprises.

Quand l’innovation déçoit.

Accenture_studyLowRiskC’est un article d’Aurélie Barbaux (Les grandes entreprises déçues par leurs efforts d’innovation), citant une étude d’Accenture, qui m’incite a écrire cette note de blog. Cette étude d’Accenture établit un double constat, tout à la fois encourageant et négatif.

Pour la partie encourageante, l’étude, menée en France, Royaume-Uni et Etats-Unis, confirme que l’innovation est une pratique perçue comme essentielle par les dirigeants. 93% considèrent que la capacité d’innover est indispensable pour le succès à long terme de l’entreprise. 70% identifient d’ailleurs l’innovation comme étant dans le « top 5 » de leurs priorités. Continuer la lecture