C’est un rapport qui était attendu par le monde de l’Innovation, autant par curiosité – à quoi un tel rapport peut-il ressembler ? – que par intérêt. Voire, avec un peu de crainte pour les secteurs qui craignaient d’être oubliés. Et ce d’autant plus que le rapport dit « Beylat-Tambourin », sorti avant l’été, était plutôt de bonne facture.
Autant le dire, ce rapport, issu de la Commission « Innovation 2030 » et téléchargeable ci-contre, laisse un sentiment mitigé. Il s’avère relativement simple dans son approche, et radical dans ses choix : 7 « ambitions » sont retenues, dont on ne sait pas trop s’il s’agit d’une liste exhaustive des priorités, ou d’un compléments aux plans industriels déjà existants.
Ces 7 ambitions (on notera que les énergies renouvelables ne sont pas présentes) sont les suivantes :
- Stockage de l’énergie
- Recyclage des matières
- Valorisation des richesses marines
- Protéines végétales et chimie du végétal
- Médecine individualisée
- Silver économie
- Valorisation des données massives (Big Data)
Au delà de cette sélection drastique, qui semble devoir se concrétiser par des concours d’innovation aux dotations importantes, le rapport veut introduire une notion de « principe d’innovation » dont le but serait d’équilibrer le « principe de précaution ». Concrètement, je ne vois pas très bien ce que ça signifie, donc je vous laisse la définition in extenso qu’en fait la Commission : Reconnaître que l’innovation est essentielle au succès économique, accorder un accueil favorable à la nouveauté, simplifier les procédures, encourager l’expérimentation, alléger les normes, consacrer une part significative des commandes publiques à des propositions innovantes, faire preuve de constance dans les politiques publiques, valoriser la prise de risque et son corollaire, l’échec, dans le système éducatif, etc., sont autant de mesures que la Commission recommande d’inscrire dans un principe d’innovation, qui équilibre le principe de précaution. Ce principe, promu au plus haut niveau de l’État, peut constituer un fil directeur commun à une politique d’avenir ambitieuse, résolument engagée dans l’avenir, et montrer aux entrepreneurs que l’État soutient leurs initiatives.
Chacun se fera sa propre opinion, mais ce rapport pourrait malheureusement, confirmer son propre diagnostic : il existe en France des pesanteurs et des fonctionnements peu propice à l’innovation. Une Commission comme celle-ci est-elle un avatar de cet état de fait, ou le premier pas pour sortir d’une spirale plutôt négative ? Rendez-vous en 2030 pour en parler !